De l’objectif...
(quoique le loch-sondeur surévaluait d’environ
5% nos performances) :
- départ de Port-La-Forêt le 1er mai 2013 ; départ de Dublin le 12 mai 2013 ; arrivée en Islande / Seyðisfjörður le 20 juin ; départ d’Islande / Hafnarfjörður le 3 août ; arrivée à Port-la-Forêt le 11 août 2013.
- trajet PLF – Brest – Dublin - Ecosse – Orcades – Shetlands - Féroés – Islande (de Seyðisfjörður à Hafnarfjörður) – PLF = 3979 Nm d’après le loch-sondeur.
- trajet effectué à 2 = Dublin - Islande (de Seyðisfjörður à Hafnarfjörður) = 2035 Nm d’après le loch-sondeur.
En Islande, à part à Reykjavik et Isafjörður (et peut-être Akureyri), il n’y a pas de plaisance et
aucune structure d’accueil dédiée à la plaisance. En revanche, les autorités
accueillent gratuitement et volontiers les plaisanciers (le long d’un quai ou
d’un chalutier…). Nous avons la plupart du temps eu accès à de l’eau (qui coule
à flots) et de l’électricité. Mais pas de toilettes, la douche se prend à la
piscine (il y en a partout) ou au camping. L’accès à une machine à laver est
très variable, mais reste possible.
Compte tenu de la latitude élevée, pas de nuit, ce qui
permet de faire des navigations longues de jour.
Nous n’avons pas rencontré d’iceberg même dans l’Ouest au
plus près des côtes du Groenland.
Tous les bateaux disposent d’un AIS mais très peu
d’informations transitent par la
VHF.
La couverture 3G Vodaphone est excellente.
Du quasi-objectif
Nous nous attendions à une mer difficile, des vents violents
et mal prévus...
OK pour la mer agité, mais pas plus que sur les côtes Ouest
de l’Irlande ou le raz de Sein…
Les prévisions météo marine ne sont pas si mauvaises, mais
il y a effectivement des phénomènes locaux brutaux et en particulier des
accélérations du vent. Nous avons observé ces dernières non seulement sous le
vent des montagnes (vents catabatiques), mais aussi en bordure des plaines qui
font estuaires ou lors du passage de caps (effet tunnel). Un vent de 20 kt se transforme allègrement en un vent de 40
kt et plus au passage des glaciers...
Au bilan, nous avions fait mettre un ris dans la trinquette…
que nous n’avons pas eu besoin d’utiliser, non plus que le 3° ris dans la
grand’voile. Et en rentrant au début du mois d’août c’est le manque de vent que
nous craignions et non les grandes dépressions de l’Atlantique Nord !
Les vents étaient majoritairement favorables, et nous avons
fait très peu de chemin au près en louvoyant.
En revanche, nous n’avons pas pu mettre la main sur une
description des courants de marée en Islande (qui n’existe apparemment pas sur
papier, et qui n’apparaît pas sur les cartes électroniques). Or, nous avions la
plupart du temps du courant contraire, jusqu’à 3 nœuds au passage de certains
caps…Cette année et compte tenu des vents rencontrés, le choix de naviguer dans le sens inverse des aiguilles d'une montre peut se discuter.
Et les fonds de certaines régions ne sont pas
cartographiés : entrer ou longer les côtes de certains fjords de l’Ouest,
c’est naviguer sur un terrain inconnu : nous avons renoncé.
En fait, il n’existe
que deux documents nautiques accessibles pour naviguer en Islande : le
guide Imray écrit par Willy Ker qui date un peu et est très succinct. Il manque
notamment de cartes et d’illustrations. Et l’équivalent islandais de l’Almanach
du marin Breton, écrit en Islandais et destiné aux pêcheurs (sans les courants
de marées…).
Du subjectif
- Nous nous attendions à des côtes désertiques ne permettant que difficilement des réparations…
OK, il n’y a pas de shipchandlers ailleurs qu’à Reykjavik,
et même à Reykjavik… Mais le moindre port est équipé pour entretenir sa flotte
de pêche, et la débrouillardise et la mobilité sont de mise : nous ne nous
sommes pas sentis isolés de ce point de vue et avons trouvé le filtre à
carburant pour notre moteur (qui n’existe pas en Islande) sans difficulté.
- Nous nous attendions à un été froid, humide et brumeux et sans soleil…
OK, il a fait frais : en moyenne 12° au lever dans le
bateau, et entre 0 et 20 ° dans la journée en fonction de l’altitude à laquelle
nous évoluions. Mais avec un peu de chauffage le matin au réveil et le soir au
dîner, pas de problème.
Côté pluie, la surprise a été agréable : au final nous
avons été moins arrosés que l’an dernier en Galice ! Pas trop de
brouillard en navigation non plus.
Et nous avons eu du soleil, mais pas tous les jours… Comme
nous sommes Bretons, nous nous y sommes retrouvés !
Nous n’apprécions pas les longues traversées : nous
confirmons que nous avons trouvé le retour long, mais les conditions étaient
favorables. En fait, l’équivalent du retour des Açores avec un peu plus de mer
sur la première partie du trajet…
Au bilan, nous avons rencontré de bonnes conditions
météorologiques, n’avons pas rencontré de problème technique ou de navigation.
Il n’empêche ! Il y a du chemin, et nous avons terminé
notre périple fatigués…
Mais sans aucun regret : le pays est magnifique, la
population accueillante, l’expérience prenante mais exaltante ! Et pour
prendre encore mieux son temps, il existe des possibilités d’hivernage sur
place.