Deux navigations de 6 heures chacune nous ont permis de nous
promener sur les côtes Ouest de l’archipel vendredi 7 et samedi 8 juin. Les
vents étaient maniables, voire faibles, la mer tranquille sauf aux abords et
dans le chenal entre l’île de Papa Stour et l’île principale des Shetlands. Là,
même par petit temps et près de l’étale, ça bougeait (aux forts coefficients de
marée, on y mesure jusqu’à 6 nœuds) ! Mais nous nous étions présentés dans
de bonnes conditions : aucune difficulté. Au près et contre les courants vendredi,
au portant et avec les courants samedi pour changer.
Un faux contact sur un des fils qui descendent du capteur
anémométrique (mesure du vent) tout en haut du mât nous a embêté : avec
des informations fausses, le système de navigation nous concocte des
indications loufoques… dont nous avons eu du mal à identifier l’origine.
Notre premier mouillage, dans Hamna Voe sur Papa Stour était
magique. On y accède en navigant entre deux séries d’écueils, laissant une ouverture
de 20 mètres de large et 2 m de profondeur à l’endroit le plus étroit : merci GPS ! Pour ce genre de navigation, nous utilisons deux systèmes de navigation différents, Noé et Cmap à l'intérieur et l'Ipad avec les cartes Navionics dans le cockpit...on n'est jamais trop prudent. A noter que les carte de la région sont parfaitement justes et que les points GPS sont bien en place (contrairement à certaines régions de l'Irlande par ex...)
Surtout si on
ajoute un brin de brouillard. Et on se retrouve dans un lagon, au calme, dans
une partie inhabitée de l’île (8 habitants au total selon nos documents les
plus récents et pas un pub...), avec des moutons et bien sûr des oiseaux de mer. Un temps un peu
humide pour une première visite vendredi soir, mais un temps très agréable
samedi matin, gris mais sec. La spécificité de l’île est liée à son sol (lave
et cendre que la mer à travaillées) : une côté très découpée, des tunnels,
des gouffres. Parmi les animaux que nous avons dérangés, je dois citer un
goéland marin qui n’a pas fait semblant de nous agresser, puis des grands
labbes. Nous avions découverts ces oiseaux marins aux Orcades, mais là ils
étaient nombreux et proches. Une envergure de 1,50 m et un caractère très
agressif : nous avons fait de notre mieux pour rester discrets, quitte à
louvoyer entre leurs nids dès qu’ils nous les signalaient !
Pikourous dans son écrin à Papa Stour ! |
Un voisin de ponton des Shetlands nous avait recommandé un
autre abri : Voe. Sachant que Voe signifie fjord ou plutôt ici ria, il y a
des voes partout, comme des lochs en Écosse ou des fjarden en Scandinavie, nous
lui avons demandé de pointer sur une carte marine l’endroit. Sauf, que
l’endroit pointé s’est révélé être Aith Voe, et que le seul Voe tout court
était un peu au Nord-Est, au fond de la ria de Olna… Alors nous nous sommes
présentés d’abord à Aith Voe : pas vraiment de place pour les bateaux de
passage, et paysage pas très attirant. Il était 18h30, il y avait un
anniversaire à souhaiter et plus de vent… Nous avons quand même fait demi-tour
pour aller à Voe : j’ai fait un gâteau au chocolat pendant le trajet, et à
20h00 nous étions amarrés à l’extérieur d’une toute petite marina, dans un
cadre enchanteur !
La "marina de Voe" |
Bon, nous avons vaguement tenté une sortie de la
marina : la grille qui commande l’accès au ponton était verrouillée. Pas de
problème, nous avons organisé le repas d’anniversaire : haggis sans
gluten, pommes de terre et panais et gâteau, arrosé avec une bouteille d’Asti
bien fraîche !
Le lendemain au réveil, une surprise de taille nous
attendait : il faisait soleil (et un petit vent d’Est avait remplacé le
vent d’Ouest) ! Pas besoin de mettre le chauffage (c’est la 2° fois depuis
notre départ), et nous avons même pu prendre notre petit-déjeuner à
l’extérieur ! Nous avons relié le village avec notre annexe et compris que
nous étions les premiers visiteurs de l’année à la marina, ce qui fait que la
clef qui d’habitude est à la disposition des arrivants était dans ses quartiers
d’hiver. Et l’accueil a été très chaleureux, les services tout à fait adéquats
et l’endroit enchanteur. Les bruits principaux, comme à l’habitude étant liés
aux agneaux réclamant à boire à leur mère, et à des sternes arctiques qui
nichaient sur la digue à 10 m
de notre bateau.
La sterne arctique |
Bref, notre image des Shetlands embrumées s’est notamment
modifiée et nous en repartirons avec de superbes couleurs et paysages en tête.
En revanche, pas facile de se
connecter à Internet : pas de couverture 3 G, pas de WiFi, pas de café
Internet à Voe (et rien sur Papa Stour bien entendu)… La connexion 2 G nous a quand même permis de
recevoir les informations météo dont nous avions besoin sous forme de fichier grib pour préparer notre
traversée vers les Féroés.
A quand le départ vers les Féroés ? Sans doute demain,
pour 30 heures de navigation mini. Les prévisions météo nous annoncent un vent
porteur et maniable…
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