Vendredi 24 mai, temps calme et assez ensoleillé. La
navigation du jour nous fait passer par le chenal entre l’île de Skye et les
Highlands. Si le chenal fait bien 15 ou 20 nautiques, sans aucune difficulté,
son courant atteint 5 nœuds sur les 3 miles les plus étroits. Il faut donc
transiger avec l’heure de la marée : nous partons donc vers 10h00, en
flânant au près sur un plan d’eau super calme : PikouRous file à 5 nœuds
sous la poussée de 6 nœuds de vent ! Et comme prévu, vers 14h30 nous
sommes dans des marmites formées par le courant : court mais sympa !
Et c’est avec les mêmes conditions que nous atteignons vers 18h30 un mouillage
côté Highlands, à Poll Domhain. Le mouillage est minuscule mais bien protégé,
et seule une colonie de petits phoques nous en dispute l’occupation. Lorsque
nous rejoignons la terre en annexe pour visiter les alentours, nous sommes
surveillés de près ! Un bain de pieds (plus demanderait plus de courage
que nous n’en possédons), une promenade : nous nous sentons seuls au bout
du monde, et c’est magique !
Samedi le vent s’annonce un peu fort, mais portant :
spi ou pas spi ? Nous hésitons, tangonnons le génois. Vers 11h30, les
rafales de vent montent à 23 nœuds : nous sommes contents d’avoir renoncé
au spi. Mais vers 13h00, le vent diminue et nous nous décidons à envoyer le spi
symétrique… une heure plus tard le vent force à nouveau et nous surfons à 9
voire 10 nœuds : il est temps de le ramener, et c’est sportif sur une mer
qui s’est formée…
Nos espoirs d’atteindre la Pointe Nord-Est de l’Ecosse
s’effondrent vers 17h00, avec le vent. Nous mettons le cap sur Lochinver.
Un tour des lieux dans la soirée nous permet d’apprendre que
lundi est férié : le capitaine du port n’est pas joignable, et les
commerces sont en partie fermés, mais un marin pêcheur décharge des langoustines :
nous repartons avec deux kilos de queues pour 4 £, et invitons notre voisin de
ponton qui revient des Orcades, et nous laisse une carte marine de la
zone !
Les prévisions météo pour les jours à venir ne sont pas
encourageantes : des vents de force 8 voire 9 sont annoncés dans la zone
qui nous intéresse par les services de météo britanniques. Mais d’autres
sources sont plus optimistes : qui croire ?
Pour dimanche, nous décidons de nous reposer : courses
et marche magnifique dans les collines adossées au village, dans un paysage
dominé par le pain de sucre local, à la végétation rase à l’aller et le long
d’un rivière à saumons au retour. Le tout toujours dans une atmosphère du bout
du monde et sous le soleil…
Lundi, nous commençons à nous impatienter : les
prévisions sont toujours mauvaises, mais nous ne voyons pas de tempête… Nous
décidons d’aller voir. Nous lâchons les amarres à 5h30 (avec l’espoir de passer
le Cap Wrath, la pointe Nord-Est de l’Ecosse), et sortons du port de Lochinver.
Du port, mais pas de la baie : dès que les côtes cessent de nous protéger,
le vent monte en flèche. Nous effectuons un demi-tour stratégique (ou
tactique ?) et ¾ d’heure plus tard nous sommes ré amarrés et entamons une
grasse matinée. A notre deuxième lever, les conditions semblent plus
favorables : le vent a tourné, a faibli, et il y a un peu de soleil :
nous décidons de ré-essayer. Plus question de passer le cap, mais de rejoindre
le dernier port avant le cap : Kinlochbervie. Et cette fois, ça
passe ! Le vent est toujours portant, très maniable, mais la mer est
formée : c’est avec 2 ris et le génois tangonné que nous parcourons les 32
nautiques requis. Bon, le soleil nous a quitté, et nous sommes plutôt arrosés,
mais satisfaits !
Kinlochbervie
ressemble beaucoup à Lochinver : un port de pêche disposant
d’installations importantes (les financements européens sont passés par là),
mais qui paraît désert dans lequel a été ajouté un ponton pour les plaisanciers
de passage. En fait, et malgré le week-end férié, il y a de l’activité :
avec 3 bateaux présents dans le port de Kinlochbervie, la criée (bâtiment aussi
important que celui de Concarneau) regorge de poisson. Il s’agit presque
exclusivement de bateaux qui partent pour plusieurs semaines. Les services aux
plaisanciers sont réduits au minimum, les installations portuaires très
présentes, mais l’atmosphère est sympathique, et nous avons pu nous doucher et
faire une lessive à Kinlochbervie : que demander de plus ?
Le port de KinLochbervie |
Les prévisions météo semblent meilleures :
pourrons-nous passer le cap Wrath de mauvaise réputation demain ?
Rejoindre les Orcades ? Suite au prochain numéro.
Salut les Navigateurs,
RépondreSupprimerJe viens de lire ce que j'ai raté ... "submit" me joue des tours.
Cool, les marmites, le homard et maintenant des langoustines ...
OK vous devez recevoir quelques gouttes d'eau ... comme nous ... mais vous faites toujours des envieux ...
"Les Orcades" ??? Je cherche ... le temps que vous y arriviez.`
Bon vent (a priori bien fort);
`Bises,
MPS
Salut MPS
SupprimerLes Orcades sont le groupe d'îles au nord de l’Écosse...
bises
Vous ne trainez pas en route visiblement ! Je viens par contre de jeter un coup d’œil à la carte : de grandes nav se profilent !
RépondreSupprimerReposez vous bien avant de les attaquer .
NB : des petites précisions sur la température de l'air et de l'eau seraient bienvenues ... même pas sûre que ce soit plus faible que chez nous !!
Bises