vendredi 31 mai 2013

Les Orcades côté Sud

Cela fait 2 bonnes semaines que nous sommes pendus aux présages de la météo, et que nous tendus vers notre objectif : avancer au plus vite de façon à nous laisser de la marge pour la suite de notre périple vers le Nord. Nous voulons avoir le temps de choisir des créneaux météo favorables. Tout s’est passé au mieux, mais nous avons besoin de repos… Ben ! Oui, même si vous avez raison de nous envier, notre activité n’est pas de tout repos…
Le repos, c’est facile : comme Stromness est un port parfaitement abrité, il suffit d’oublier que nous sommes sur un bateau, ne plus écouter la météo et décréter que nous habitons une caravane !
Alors nous avons visité la ville de Stromness et la capitale, Kirkwal. La visite guidée est avec accent : « South », qui était devenu un peu plus au Sud « Seiss » lors des bulletins météo à la VHF, se dit ici « Seuss ». Y a qu’à s’adapter.
Stromness
L’impression n’est pas du tout la même que dans les Highlands : nous ne sommes plus au bout du monde. Les villes ne sont pas grandes, mais bien achalandées et cela fait un moment que nous n’avions plus accès à des produits frais de cette qualité. Les sites historiques couvrent presque 5 milliers d’années, mais comme nous en avions visité plusieurs il y a 3  ans, nous nous consacrons au dernier millénaire cette fois ci.
Nous prenons aussi le ferry qui nous emmène sur Hoy, l’île voisine, contre un courant de 6 nœuds (impressionnant) faire une ballade magnifique et admirer le « Old Man », les Skua et autres pétrels, sternes, goélands, huitriers-pies, guillemots, kittiwake (je n’ai pas encore eu le temps d’aller chercher la traduction)... En revanche, les razorbills (pingouins Torda ?), les macareux et les fous de Bassan sont restés en mer.
Île de Hoy
Nous achetons encore du crabe (à 2,5 livres les deux crabes), il ne faut pas se priver ! Et invitons encore un voisin de ponton à le partager. Il faut dire que la marina n’est pas bien grande, avec un personnel très accueillant, des installations sanitaires confortables, des machines à laver… Les bateaux de plaisance dans la zone ne sont pas très nombreux : nous revoyons des bateaux déjà croisés, échangeons entre équipages et formons somme toute un petit village.
Pour répondre à la question générale d’une de nos lectrices, il fait plutôt beau. Frais, mais ensoleillé. Hier matin au lever, nous n’avons même pas mis le chauffage : il faisait au moins… 15 ! A l’abri du vent (omniprésent) et au soleil, il fait carrément chaud. Rien à voir avec notre visite d’il y a 3 ans sous la bruine ou la pluie toute la journée… Bon, je ne suis pas certaine que ces conditions agréables soient la norme… Question température de la mer, le thermomètre de notre bateau affiche 40 °, mais je crois qu’il est en panne depuis 2 ou 3 ans… Je me suis re-trempé les pieds, sans difficulté : disons 10 ou 12°C ? Nous recevons encore France Inter, et pensons très fort à vous lors de la météo !
Et ces trois jours de tourisme nous ont requinqué : nous avons envie de poursuivre.
Demain samedi nous devrions donc nous diriger vers une escale au Nord de l’archipel…

mercredi 29 mai 2013

Cape Wrath et traversée vers les Orcades


Voici les données du « problème » du jour (mardi 28 mai) :
  • Compte tenu de la mauvaise réputation du Cape Wrath, nous devons y être 6 heures avant la marée haute de Douvres pour passer à l’étale et profiter ensuite d’un courant portant vers l’Est (nota : Douvres, ce n’est pas la porte à côté, et il faut trouver un horaire de marées), soit vers 9h00. Il nous faut environ 2 heures pour rejoindre le cap depuis notre port de Kinlochbervie.
  • Compte tenu des courants violents dans le chenal d’accès de Stromness aux Orcades, il nous faut y arriver alors que le courant porte vers l’Est, et si possible à l’étale pour éviter le bouillon soit 3 heures et 10 minutes après la marée haute de Aberdeen (ben ! Oui, encore un port de référence, et pas tout proche), ou environ 20h00. De toutes façon 6 heures plus tard, le courant se sera inversé et PikouRous à pleine vitesse reculera dans la passe (dans le meilleur des cas, si la mer nest pas trop remuée). Les abris de repli autour de Stromness ne sont pas légion.
  • Nous avons environ 70 nautiques en ligne droite entre le Cape Wrath et Stromness à parcourir. Les prévisions météo nous annoncent un vent maniable de Sud-Est (pas mal = allure de près, mais sur un seul bord), qui passera dans la journée à l’Est ou au Nord-Est (pas bon = toujours au près mais en louvoyant, ce qui peut multiplier la distance à parcourir par deux). Selon les conditions de mer et de vent réelles, nous pouvons avancer entre 4 et 8 nœuds de moyenne (dans la direction où pointe le bateau, pas forcément celle où nous voulons aller).
  • Il y a un abri de repli 15 Nm à l’Est du Cape Wrath si la traversée vers les Orcades ne passe pas.
Analyse de la situation
  • Les plus : le vent devrait rester maniable, le soleil est bien présent, nous avons envie de tenter la traversée, nous avons un abri qui devrait nous protéger par de tous les vents annoncés si nous ne pouvons traverser.
  •  Les moins : nous ne savons pas à quelle heure le vent tournera (si il avait l’obligeance d’attendre notre arrivée aux Orcades, ce serait super !), et donc nous ne savons pas quel temps nous mettrons pour traverser. Or, nous avons une heure d’arrivée à respecter…
  • Nous faisons une simulation de routage sur ordinateur qui nous dit que ça devrait passer sur un seul bord...

On tente !
  • Le vent varie pas mal, mais reste confortable : nous jouons avec les ris et les tours dans le génois. Nous passons sans difficulté le Cape Wrath, mais la mer s’agite pas mal derrière. Nous virons de bord, cap sur notre abri éventuel à l’Est du cap et le vent semble tourner vers l’Est : pas bon ! Et à 11h45, alors que nous pourrions entrer dans le Loch Eriball, le vent s’oriente de nouveau un peu au Sud…
  • Alors ? On tente encore : virement de bord ! Le vent est maintenant plutôt faiblard, mais la mer s’est calmée, les deux ne reprenant vie que lorsque nous passons sous un nuage. Mais ça tient ! A 10 nautiques des Orcades, une puissante odeur de vaches nous assaille ; les oiseaux de mer deviennent de plus en plus nombreux. Nous arrivons à l’entrée du chenal de Hoy aux Orcades, vers 19h15 : parfait ! Le courant est faible, pourtant la mer est très agitée mais le vent reprend de la force, ce qui nous permet d’avancer dans de bonnes conditions. Les brisants au Nord du chenal sont quelque peu impressionnants, et un gros ferry « choisit » l’endroit le plus étroit pour nous dépasser. Mais nous sommes arrivés…
Tout cela pour répondre à la question : 
  • « Mais que faites-vous lorsque vous êtes sur le bateau ? » : on lit les instructions nautiques, on étudie les cartes, on recherche les données, on écoute les prévisions marines, on calcule, on bâtit des plans, et face à la réalité des choses on défaits les plans et on en construit d’autres ! Et de temps en temps, comme pour cette traversée, on a de la chance, il fait beau, les météorologues ne se sont pas trompés… et on passe une super journée ! 88 nautiques en un peu moins de 14 heures… et deux raz passés.

lundi 27 mai 2013

De Skye vers Cape Wrath

Vendredi 24 mai, temps calme et assez ensoleillé. La navigation du jour nous fait passer par le chenal entre l’île de Skye et les Highlands. Si le chenal fait bien 15 ou 20 nautiques, sans aucune difficulté, son courant atteint 5 nœuds sur les 3 miles les plus étroits. Il faut donc transiger avec l’heure de la marée : nous partons donc vers 10h00, en flânant au près sur un plan d’eau super calme : PikouRous file à 5 nœuds sous la poussée de 6 nœuds de vent ! Et comme prévu, vers 14h30 nous sommes dans des marmites formées par le courant : court mais sympa ! Et c’est avec les mêmes conditions que nous atteignons vers 18h30 un mouillage côté Highlands, à Poll Domhain. Le mouillage est minuscule mais bien protégé, et seule une colonie de petits phoques nous en dispute l’occupation. Lorsque nous rejoignons la terre en annexe pour visiter les alentours, nous sommes surveillés de près ! Un bain de pieds (plus demanderait plus de courage que nous n’en possédons), une promenade : nous nous sentons seuls au bout du monde, et c’est magique !
Samedi le vent s’annonce un peu fort, mais portant : spi ou pas spi ? Nous hésitons, tangonnons le génois. Vers 11h30, les rafales de vent montent à 23 nœuds : nous sommes contents d’avoir renoncé au spi. Mais vers 13h00, le vent diminue et nous nous décidons à envoyer le spi symétrique… une heure plus tard le vent force à nouveau et nous surfons à 9 voire 10 nœuds : il est temps de le ramener, et c’est sportif sur une mer qui s’est formée…
Nos espoirs d’atteindre la Pointe Nord-Est de l’Ecosse s’effondrent vers 17h00, avec le vent. Nous mettons le cap sur Lochinver.
Un tour des lieux dans la soirée nous permet d’apprendre que lundi est férié : le capitaine du port n’est pas joignable, et les commerces sont en partie fermés, mais un marin pêcheur décharge des langoustines : nous repartons avec deux kilos de queues pour 4 £, et invitons notre voisin de ponton qui revient des Orcades, et nous laisse une carte marine de la zone !

Les prévisions météo pour les jours à venir ne sont pas encourageantes : des vents de force 8 voire 9 sont annoncés dans la zone qui nous intéresse par les services de météo britanniques. Mais d’autres sources sont plus optimistes : qui croire ?
Pour dimanche, nous décidons de nous reposer : courses et marche magnifique dans les collines adossées au village, dans un paysage dominé par le pain de sucre local, à la végétation rase à l’aller et le long d’un rivière à saumons au retour. Le tout toujours dans une atmosphère du bout du monde et sous le soleil…
Lundi, nous commençons à nous impatienter : les prévisions sont toujours mauvaises, mais nous ne voyons pas de tempête… Nous décidons d’aller voir. Nous lâchons les amarres à 5h30 (avec l’espoir de passer le Cap Wrath, la pointe Nord-Est de l’Ecosse), et sortons du port de Lochinver. Du port, mais pas de la baie : dès que les côtes cessent de nous protéger, le vent monte en flèche. Nous effectuons un demi-tour stratégique (ou tactique ?) et ¾ d’heure plus tard nous sommes ré amarrés et entamons une grasse matinée. A notre deuxième lever, les conditions semblent plus favorables : le vent a tourné, a faibli, et il y a un peu de soleil : nous décidons de ré-essayer. Plus question de passer le cap, mais de rejoindre le dernier port avant le cap : Kinlochbervie. Et cette fois, ça passe ! Le vent est toujours portant, très maniable, mais la mer est formée : c’est avec 2 ris et le génois tangonné que nous parcourons les 32 nautiques requis. Bon, le soleil nous a quitté, et nous sommes plutôt arrosés, mais satisfaits !
Kinlochbervie ressemble beaucoup à Lochinver : un port de pêche disposant d’installations importantes (les financements européens sont passés par là), mais qui paraît désert dans lequel a été ajouté un ponton pour les plaisanciers de passage. En fait, et malgré le week-end férié, il y a de l’activité : avec 3 bateaux présents dans le port de Kinlochbervie, la criée (bâtiment aussi important que celui de Concarneau) regorge de poisson. Il s’agit presque exclusivement de bateaux qui partent pour plusieurs semaines. Les services aux plaisanciers sont réduits au minimum, les installations portuaires très présentes, mais l’atmosphère est sympathique, et nous avons pu nous doucher et faire une lessive à Kinlochbervie : que demander de plus ?
Le port de KinLochbervie
Les prévisions météo semblent meilleures : pourrons-nous passer le cap Wrath de mauvaise réputation demain ? Rejoindre les Orcades ? Suite au prochain numéro.

dimanche 26 mai 2013

Iles de Jura, de Gometra et de Skye


Informatique : réglé
Comme promis, dimanche 19 mai à 9h00, le technicien informatique de Islay est monté à bord. Un verdict rapide et qui nous a bien soulagé : la carte mère se portait bien, c’était une de nos deux barètes RAM qui était HS. En fait, après quelques investigations complémentaires, Daniel a pu déterminer qu’il y avait un faux contact sur les barètes ; une utilisation généreuse d’un anti-oxydant en bombe a réglé le problème ! Nous pouvions repartir !
Vers l’île de Jura
Une première navigation nous a emmenés au moteur ce dimanche soir sur l’île de Jura, dans le Loch (ria) Tarbert. Un endroit majestueux et désert, mais que nous n’avons pu explorer comme nous l’aurions souhaité : les courants de marée nous ont imposé une arrivée tardive (21h00), et les conditions météos étaient favorables pour départ le lendemain dès 7h00… 
Vers Skye
Ah ! Ces prévisions météo ! Nous ne pouvons faire sans et n’en sommes jamais satisfaits
Pour les navigations de lundi 20 et mardi 21 mai, nous avions les mêmes prévisions : vent de Nord-Ouest Force 3 à 4 forçant occasionnellement à 5. Pourtant ces deux journées ont été fort différentes : la première nous a vu nous battre au près dans une mer épuisante au large de l’île d’Iona. Et c’est bien fatigués (10 heures de nav) que nous avons atteint un mouillage formés par les îles de Gometra et de Ulva près de l’île de Mull. Le mouillage y était un peu venté, mais la mer parfaitement calme et nous avons pu nous reposer. 
La seconde s’est d’abord révélée aisée, toujours au près mais sur une mer presque plate jusqu’à la destination que nous nous étions choisie : l’île de Rum. Compte tenu des prévisions émises le matin même pour le lendemain, le mouillage nous conviendrait parfaitement, et l’île présentait de nombreux points d’intérêt. Mais un nouveau bulletin était émis sur la radio VHF  alors que nous entrions dans la baie 16h00, toutes voiles affalées et prêts à mouiller l’ancre : vent de Nord-Ouest de force 7 ou 8 pour le lendemain et le jour suivant. Le mouillage a soudain perdu tous ses attraits, nous ne voyions plus que la vallée entre deux monts sensés nous protéger, les montagnes alentours qui ne manqueraient pas de créer des vents rabattants (qui s’accélèrent en passant au-dessus du sommet et balaient le mouillage au ras de la mer de façon violente). Pas de danger, certes, mais l’idée de devoir rester 2 ou 3 jours bloqués sur le bateau dans un bruit infernal comme cela avait été le cas en Irlande il y a deux ans ne nous convenait pas vraiment…
Nous avons donc effectué un 180° stratégique qui nous a emmené vent portant sous génois seul au SE de l’île de Skye. Vers 19h00 (encore 10 heures de nav), nous prenions une bouée à Armadale.
Skye
Mouillage aussi parfait que nous le promettait notre guide de navigation dans les conditions du jour ! Lorsque nous avons coupé le moteur, Pikourous ne tirait même pas sur son ancre et ce sont les cui-cuis des oiseaux qui nous ont accueillis ! La nuit fut donc excellente !
Skye
Nous avons pu profiter des alentours du mouillage le lendemain : le village de Ardvastar et le musée du clan des Macdonalds. Une petite marche jusqu’au sommet de la colline voisine nous a permis de constater que le calme de Armadale était tout à fait relatif : à moins de 300 m d’altitude, le vent était à décorner les bœufs !
Comme il devait encore forcir le jeudi 23, nous avons décidé de prendre le bus pour Portree, la « capitale » de l’île. Nous en avions de vagues souvenirs pour l’avoir visitée en 1979 (hier) lors de vacances en voiture (à noter que c'était pendant la fameuse tempête du Fastnet 1979 !). La ville est agréable, son port aussi, et le déplacement en bus nous a donné l’occasion d’admirer des paysages extraordinaires, qui nous ont faits nous sentir tout petits. Les sommets de l’île avoisinent les 1000 m  d’altitude, la plus grande partie de l’île est impropre à la culture et n’est couverte que de bruyère rase et brune en cette saison. Et bien que le bus suivait une route côtière, cette route avait aussi toutes les caractéristiques d’une route de montagne…
Je dois ajouter que la nuit et le coup de vent nous avaient réservés une surprise : tous les sommets environnants s’étaient couverts de neige ! 
Changement de décor en revenant au mouillage : le vent était bien installé au Nord, et toujours aussi fort. Le mouillage était toujours protégé du vent, mais plus de la houle qui avait commencé à balancer le bateau la nuit précédente. Remonter à bord fut donc un peu sportif… Quand à dormir… A 18h30, nous quittions Skye pour un mouillage sur le « continent » écossais, tout aussi éloigné de la civilisation : Inverie au fond du Loch Nevis. La trinquette seule a fait le plus gros du travail et au milieu du chenal nous avions bien 30 nœuds de vent. Et nous avons rencontré un vent rabattant en atteignant le mouillage : 33 nœuds !
Bref, pas de houle dans le mouillage, mais du vent !
C’est les doigts gelés que nous avons rangé le pont : à l’intérieur de la cabine le thermomètre indiquait 10°, nous avions subi une bonne averse et le mouillage est blotti juste au-dessous de sommets enneigés… Mais nous avons bien dormi…(Merci le Webasto !)
Et certains diraient que nous nous entraînons aux températures que la suite du voyage est susceptible de nous offrir…

mercredi 22 mai 2013

Sur l'île de Skye

Pas de connexion dans les mouillages : nous sommes aujourd'hui hui sur l île de Skye, en visite pendant un coup de vent. Compléterons le blog quand nous pourrons !

samedi 18 mai 2013

Belfast – Ile de Islay

Le jeudi 16 mai : les météorologues étaient pour une fois tous d’accord : le vent serait du Sud / Sud Est le matin, 10 à 12 nœuds, virant Nord à Nord Est faible l’après-midi. Donc d’abord portant, ce qui nous permettrait de remonter le long des côtes irlandaises avec le courant, puis sans doute insuffisant pour rejoindre l’Ecosse, contre le courant qui permet à chaque marée de remplir ou vider le Nord de la mer d’Irlande. Pour profiter du courant favorable, le départ est fixé à 5h00, et nous savons que nous devrons décider à la renverse, vers 10h00, si nous rejoignons une marina en Irlande ou si nous poursuivons vers l’Ecosse.
Nous montons le spi symétrique, le soleil est bien présent, et ma foi malgré un petit vent, ça roule ! Vers 10h00 le courant devient défavorable mais les vents restent portants et augmentent : nous mettons le cap sur l’Ecosse. Passera ou passera pas ? Les vents continuent d’augmenter régulièrement et vers midi nous avons des pointes à 25 nœuds.  Dans des conditions de mer contre courant, la mer s’est formée et nous sommes à 3 nautiques du Mull of Kintyre, une pointe renommée pour pouvoir être difficile (mais nous sommes passés, et vite !). Ca bouge beaucoup, et nous espérons que les météorologues finiront par avoir raison et que le vent diminuera : alors que nous affirmons généralement qu’au dessus de 18 nœuds de vent notre spi est abattu, nous le conservons… Nous surfons très souvent au-dessus de 10 nœuds, et battons notre record de vitesse : 12,5 nœuds ! Enthousiasmant, mais stressant !
Le Mull passé, le vent et la mer deviennent un peu plus maniables ; à 14h00 nous pouvons descendre le spi pour prendre le cap de l’île D’Isley la plus méridionale des Hébrides. A 16h00, nous avons parcouru 72 Nm, nous sommes amarrés à Port Ellen au Sud-Ouest, fatigués mais contents !
Nous souhaitons visiter l’île le lendemain mais, pour la forme, nous vérifions que nous avons accès aux prévisions météo grâce à notre clé 3G : fort vent de Nord à venir. Faut-il croire les météorologues ????
Vendredi 17 mai : grand soleil et journée touristique. Visite d’une distillerie de whisky à Bowmore capitale de l’île, puis d’une île sur un lac, Loch Finlaggan, plus à l’Est sur laquelle s’étaient installés les Lords des Iles entre les XII° et XIV° siècles, bus, marche, quelques courses : super !


Mais de retour sur le bateau, pas moyen de démarrer l’ordinateur principal : Daniel y passe la soirée.
Pour samedi les vents seront toujours du Nord, et de force 5 à 8. Nous voulons passer par le chenal entre les îles de Islay et de Jura, vers le Nord. Le courant y atteindra 5 nœuds, et les effets du vent contre courant étant ce qu’ils sont, nous décidons de rester une journée de plus sur Islay. D’ailleurs la journée se révèle pluvieuse et l’après-midi venté fortement même dans le port. Daniel continue son exploration de l’ordinateur. Vers 10 h samedi matin, il s’avoue vaincu et nous partons chercher de l’aide.
Le problème est que le spécialiste est amateur de rugby, et qu’il y a un match cet après-midi : il nous propose de passer dimanche matin…
En soirée, le vent tombe et la pluie cesse : nous pouvons monter sur la colline la plus proche qui nous procure une vue superbe, et en passant acheter un homard et un dormeur à un marin pêcheur…

mercredi 15 mai 2013

Carrickfergus près de Belfast



Après un coup de vent lundi 13 mai, les conditions météo étaient favorables pour la journée du 14 (mais la journée seulement, le coup de vent suivant étant annoncé). Nous avons donc pu rejoindre la marina de Carrickfergus dans la baie de Belfast. Départ vers 7h00, et première heure de navigation impressionnante dans une mer bien formée avec des vents portants de 25 nœuds. La mer s’est ensuite calmée peu à peu, sauf au large de l’embouchure du Lough de Strangford, une lagune qui se vide et se remplit à chaque marée par un passage relativement étroit en créant des remous importants. Un grain nous a accueilli dans la baie de Belfast ; un peu de près et de moteur quand le vent s’est effondré et nous étions arrivés à la marina de Carrickfergus vers 14h00.
Marina confortable et accueillante, dans laquelle nous avons subi le coup de vent du Nord du mardi 14 confortablement. Depuis notre arrivée en Irlande, il fait plutôt frais (température moyenne au lever dans le bateau : 10°), et nous avons apprécié les sanitaires chauffés !
La visite du château de Carrickfergus qui a subi les attaques d’Irlandais, d’Anglais, d’Ecossais et autres Français au cours des 800 dernières années fut très intéressante.
Le château de Carrickfergus
 Entre deux visites, lessives et courses nous recousons la capote : le soleil rencontré au cours des 5 dernières années en a usé les fils.

lundi 13 mai 2013

Dublin – Ardglass

Dimanche 12 mai : fin du week-end pour Patrick et Judith qui reprenaient l’avion. Et départ pour PikouRous vers le Nord : une fenêtre météo s’annonçait entre deux coups de vent. Navigation au portant, force 4 à 5 le matin sous la bruine puis force 5 à 6 l’après-midi, mais avec un peu de soleil.
Mer assez formée, beaucoup d’oiseaux : guillemots, fous de Bassan, Petrel fulmar et un phoque à l’entrée d’Ardglass.
Nous y avions déjà fait escale en 2010, avec un bon souvenir. Nous l’avons confirmé : entrer dans le port d’Ardglass, c’est comme entrer dans une oasis de calme après la tempête ! Un grand trou d’eau protégé par des cailloux… Qui s’est malgré tout un peu agité pendant la nuit avec le coup de vent suivant.
Ardglass à basse mer
Nous avons pu visiter le village, faire un peu de marche dans les alentours et quelques courses lundi sans nous mouiller.
Nous reprenons peu à peu nos marques : vie à bord, recherche des prévisions météo par tous les moyens possibles, construction et déconstruction d’itinéraires, contact avec les plaisanciers voisins et échange d’expériences.
Seul regret pour l’instant : ne pas pouvoir choisir en toute quiétude nos escales. Les conditions météo ne nous ont par exemple pas permis de visiter l’île de Man à l’Est ou le Lough de Strangford au Nord… Mais nous sommes encore en mai !


dimanche 12 mai 2013

Dublin, sous la pluie, les averses et dans le vent...

Trajet Fouesnant – Dublin aisé le vendredi 9 mai, avec notre premier recours au co-voiturage (pour cause de jour férié, par de car) et une escale à Southampton qui nous a permis de jeter un œil sur la ville. Le moment le plus difficile a été de demander où était le bus pour la marina : Dun Laoghaire se prononce « don leary »…
Patrick et Judith nous ont accueillis à Dun Laoghaire… au pub comme il se doit.
2 Jours de visite de Dublin sympas : une ligne ferrée nous emmène de la sortie de la marina à Dublin. La marina elle-même est très fonctionnelle, immense, très chère (39 € la nuit hors électricité et WIFI...) avec des pontons qui n’en finissent pas, et comme le vent était quelque peu furieux, un clapot bien affirmé.

mardi 7 mai 2013

Une traversée éclair


Suite au convoyage du bateau à bulles jusqu'à Brest, Rémi, Nico et Mathieu (Le Roux) m'ont rejoint à la marina. Après une très (trop) courte nuit, le réveil sonne. Alors qu'il ne fait pas encore jour, nous nous dirigeons vers la sortie du goulet de Brest afin de profiter de la fin de la marée descendante, de la renverse, et du début du flot à l'entrée du chenal de four, qui a lieu vers 06h00 ce matin là. 
La traversée a été rapide, très rapide, avec des vitesses moyennes proches de 8 nœuds durant de nombreuses heures. La mer étant encore chaotique, suite aux nombreux trains de dépressions des jours passés, nous mettons toute la toile, travers au vent, par 14 à 17 nœuds. Face à la houle, et dans une mer croisée infecte, il ne faut pas longtemps pour que les premières nausées ne fassent leur apparition. J'y passerai moi même par trois fois. Impossible de tenir à l'intérieur, faire le moindre repas relève de l'exploit sportif.. 
Bienvenue à bord du train express Pikourous, à destination des Scilly.
Les gars me le diront plus tard, et je les rejoint volontiers sur ce point, ils se sont demandés ce qu'ils pouvaient bien foutre là...
Tout ça a été bien vite oublié : à 2 heures du matin, nous contournons le phare de Bishop rock après avoir traversé sans encombre les rails d'Ouessant, signe de notre arrivée prochaine, et bien attendue. Après avoir accroché sans difficulté notre anneau entre Tresco et Bryer, nous ne nous ferons pas prier pour retrouver enfin nos couchettes. 2 heures et demi de sommeil en près de 40 heures, c'est peu, et ça demande une belle récupération. 

Le lendemain nous réserve une superbe surprise : mes compagnons de voyage découvrent alors les beautés de ce mouillage, sous un grand soleil qui ne nous quittera plus jusqu'à Dublin. Après deux bons repas (dont un fish and chips dévorés en quelques secondes), un grand tour de l’île, quelques heures de farniente à profiter du mouillage et une nuit complète, nous sommes de nouveau d'attaque pour entamer  la plus longue partie de notre périple. Les conditions s'annoncent parfaites, et elles le seront: vente modéré (9 à 14 nœuds)  stable en force et en direction nous permettront de mettre le spi (abord l'asymétrique puis le symétrique après une légère bascule par l'arrière) et de le conserver presque jusqu'à Dublin. La nuit, magique, a permis aux gars de découvrir l'esprit si particulier de ce genre de traversée, ses impératifs, ses glissades, son sommeil entre deux eaux...
Finalement, nous arriverons à la nuit tombée, après 34 heures de traversée. Tout juste à temps pour aller boire une pinte (ainsi que ses petites soeurs) après quelques péripéties pour réussir à sortir du port, et surtout à s'assurer que nous pourrions y rentrer à nouveau à notre retour : l'entrée barricadée avec vérificateur d'emprunte digitale a également fait son apparition à Dublin.. 
Nous finirons la nuit bien tard, ou bien tôt, et la remise en ordre du bateau se fera avec une belle gueule de bois.
Les gars sont enfin repartis, ravis je crois, déconnectés c'est certain, et fiers je pense d'avoir réalisés une belle traversée pour rejoindre Dublin à la seule force du vent. Pour ma part, je suis content d'avoir pu profiter d'une belle traversée (385 miles au total, depuis Brest, plus 85 pour l'y amener), plutôt facile compte tenu de la météo dont nous avons bénéficié, grâce à un bateau parfaitement préparé, il faut le reconnaître. Et surtout, de ne rien avoir cassé :-)
Reste aux parents à l'amener en Islande, en espérant qu'ils bénéficieront également de belles conditions de glisse. 
RDV à Reykjavík donc !!!

La visite guidée du Pikourous, c'est ici :  

L'interview officielle :

La levées des couleurs :










dimanche 5 mai 2013

Pikourous à Tresco

Arrivée de Pikourous à Tresco à 3h40 cette nuit. 154 Nm en 22 heures, ce qui fait une moyenne de 7 nœuds.

samedi 4 mai 2013

Port-la-Forêt à Brest

Première étape de notre navigation 2013 : convoyage du bateau de son port d’attache à Brest. Patrick a en effet souhaité profiter du bateau avant son grand départ et le convoiera de Brest à Dublin avec des amis.
Donc nous partions avec lui le mercredi 1 mai 2013 de PLF, vers 11 heures (tant pis pour le brin de muguet traditionnel). Grand soleil et bon vent du Nord-Nord-Est 20 nœuds avec des rafales.... Nos calculs nous avaient prédit un passage du Raz de Sein avec le courant mais contre le vent : pas très bon a priori.
Et pas meilleur a posteriori… Nous avons rencontré des murs d’eau, et PikouRous a joué les sous-marins en noyant son pont jusqu’au mât. Daniel a été malade…mais nous avons conservé un sentiment de sécurité. Et la nuit aux Tas de Pois (près de Camaret) fut un délice ! (Vidéo)
L’entrée dans le Goulet de Brest le lendemain matin s’est faite face au vent, et avec du spectacle : exercice d’hélitreuillage par la Marine depuis une vedette SNSM, puis sortie de la rade d’un sous-marin nucléaire, et enfin croisement avec une goélette toutes voiles dehors…
La Goélette Recouvrance dans le goulet
Le temps d’un dessalage général du bateau et de l’équipage, et Patrick était prêt à accueillir son nouvel équipage.
Départ vers Dublin prévu samedi 4 mai à 6H00 pour profiter de la marée, et tant pis pour ceux qui arrivent tard de Paris après une semaine de travail !