dimanche 30 juin 2013

Au point nord de notre périple arctique

Le temps a été favorable jeudi et vendredi 27 et 28 juin : deux journées à 85 milles nautiques ! Les 2 matinées peu  « rentables » la première parce que les vents étaient faibles et que nous avons essayé de nombreuses combinaisons de voilure sans grande efficacité et la seconde parce que nous tirions des bords face au vent. Mais les après-midis et les soirées ont été puissants, souvent à plus de 8 nœuds, mais… avec de la mer ! Jeudi, nous avons passé une Pointe de mauvaise réputation (Langanes), mais avons appliqué les règles données par les marins locaux : au lieu de faire un écart de 5 nautiques, nous avons rasé la pointe à moins d'un quart de mille (1 câble diraient les Anglais)… impressionnant, mais efficace, nous avons vu la mer formée au large, mais calme là où nous passions. Et vendredi, nos bords nous ont permis de passer non pas une fois mais deux le cercle arctique. Et non, il ne faisait pas plus froid : au contraire, nous étions sous le soleil ! Bon, le paysage nous a un peu déçu, car il est plat, mais cette région de l’Islande n’est pas la plus réputée, et nous avons retrouvé nos montagnes enneigées vendredi soir.
Et nous avons encore aperçu deux baleines jeudi et vu deux grands dauphins nous accompagner un bout de chemin vendredi, et sommes passés dans une nuée de macareux en arrivant à Husavik !
Jeudi soir, c’est le village (160 habitants) de Raufarhöfn
Raufarhöfn (imprononçable)
qui nous a accueilli, décrit comme lugubre dans un de nos guides, mais qui est doté d’un super resto qui nous a accepté à 21 heures en vêtements de mer ! Et vendredi nous nous sommes amarré à un ponton à Husavik, très jolie petite ville centrée autour du tourisme et des ballades en mer pour montrer les baleines qui fréquentent la baie. Le cadre est magnifique et nous avons pu faire une jolie marche sur la montagne au-dessus de la ville, tester la piscine (extérieure, avec un sauna alimenté en vapeur chaude géothermique)…
Husavik
Le port étant en travaux, et la place que nous avions occupée la première nuit devant récupérer son occupant habituel, le maître du port de Husavik nous a demandé de nous amarrer à un bateau de pêche lui-même amarré à un quai : pas de problème, sauf que nous n’avons jamais pu monter sur le quai et avons dû utiliser notre annexe pour regagner un ponton…
Pikourous dans le port d'Husavik
Mais nous sommes au calme, et cela nous permettra de laisser la bateau pendant 3 jours : nous avons décidé de nous joindre à une visite organisée dans les terres, avec visite de cratères, éventuel bain dans un cratère rempli d’eau chaude, marche sur un glacier.
Huitrier pie en colère (pléonasme)
Le seul petit hic, c’est que nous avons jeté un œil que les prévisions météo à l’instant : la température ne devrait pas monter au dessus de zéro dans la région que nous allons visiter dans les 3 jours.
Donc, si nous n’avons pas les doigts gelés nous vous donnerons des nouvelles à notre retour !

samedi 29 juin 2013

Pikourous, RM arctique

Hier, nous avons passé par 2 fois le cercle polaire arctique par 66°33' Nord avant d'arriver à Usavik...

mercredi 26 juin 2013

Navigation sur la côte est



Nous sommes en phase d’apprentissage, sur la mer aussi ! Hier, mardi 25 juin notre navigation a en effet été très sympa, mais surprenante.
Sympa parce que nous avons eu grand soleil toute la journée et avons navigué en sweat-shirts, parce que les paysages en sortant du fjord de Seyðisfjörður sur une mer absolument calme et sous un ciel bleu marine étaient superbes, parce que nous avons aperçu une baleine venant en sens inverse pendant plusieurs minutes : top loin pour l’identifier… mais un sacré morceau, parce que nous avons eu un bon vent de travers qui nous a permis d’atteindre les 9 nœuds, parce que nous avons été accueilli par un maître de port super gentil qui a répondu à toutes nos questions sur le coup de 21 heures !
Seyðisfjörður
Surprenante parce que nous avons mesuré les courants (contraires sinon ce n’est pas drôle) indiqués à 0,2 nœuds sur la carte à 10 fois plus, voire 15 près d’un cap, parce que le vent nul dans le fjord de Seyðisfjörður est monté à 15 nœuds pour passer une chaîne montagneuse, puis à 25 nœuds lorsque nous avons longé une immense plaine qui traverse l’Islande depuis le plus grand glacier via le lac que nous avons visité, puis est brutalement tombé lorsque nous avons passé la chaîne de montagnes suivante, pour reprendre au moment où nous nous alignions pour rentrer dans le port de Vopnafjörður ! Le rapprochement entre les prévisions de la météo locale : vent de Sud-Ouest, 15 nœuds et nos observations n’était pas aisé !
Nous avons donc eu une longue discussion avec le maître du port qui nous a initié aux particularités locales.
Vopnafjörður harbour
Nous ne devions rester que le temps d’une nuit à Vopnafjörður, mais un vent fort nous a plaqué contre le quai au petit matin, et le port grand comme un mouchoir de poche ne nous permettait pas de manoeuvrer : nous avons été contraints d’y rester. Et, tant mieux, parce que le vent est monté est monté en fin de matinée à plus de 40 nœuds ! Apparemment, le vent prévu au large s’est rapproché des côtes…
Alors, nous nous sommes accordés une journée farniente et étude des guides touristiques, dans un bateau qui penche un peu à bâbord sous l’effet du vent ! En espérant repartir demain matin…
Et nous ne nous plaindrons pas : autant le mois de mai a été venteux sur notre chemin avec en moyenne 2 coups de vent par semaine, autant le mois de juin a été calme pour nous !

lundi 24 juin 2013

Seyðisfjörður

Déjà 5 jours en Islande, et 5 journées magnifiques : nous avons déjà plein les yeux. Il faut dire que le soleil a été de la partie, même si le brouillard s’est invité occasionnellement. Par exemple au retour d’une journée parfaitement ensoleillée dans les terres, nous avons passé le col qui donne accès au fjord de Seyðisfjörður, vers 500 m d’altitude, à 4° et dans un brouillard à couper au couteau qui s’est dissipé en redescendant dans le fjord… Bien sûr, les températures sont plutôt « variables » : un anorak et un bonnet sont souvent nécessaires, mais nous avons effectué notre dernière ballade en T-shirt.
Seyðisfjörður du col sans brouillard
Sur le plus humain, nous avons retrouvé l’équipage d’un bateau allemand rencontré aux Féroés et un navigateur écossais qui écrit un guide de navigation sur l’Islande : rencontre précieuse. Nous avons aussi d’excellents contacts avec nos correspondants locaux. Nous ressentons la volonté islandaise de bien nous accueillir et cela fait plaisir ! Ainsi, simplement parce que nous avons osé pousser la porte de l’usine de traitement de poisson voisine de notre ponton, nous avons pu la visiter et repartir avec 2 églefins, avec pour toute demande de « paiement » le souhait que nous disions du bien de l’Islande !
Pikourous devant l'usine de transformation de poisson
Des paysages, nous en avons vus ! Décrits par les guides rédigés en anglais comme «remote, dramatic, peaceful»… «Notre» fjord offre déjà des ballades magnifiques dans une vallée glacière au Nord, le long d’une rivière qui dégringole en cascades à l’Ouest, vers une ancienne ferme retapée en «gîte – ferme expérimentale - accueil de chercheurs…» au milieu des montagnes plantées de lupin pour préparer un reboisement, et d’oiseaux en train de nicher, atteignable uniquement à pied ou en 4x4. Cela nous a d’ailleurs valu une première expérience en 4x4 avec traversée de 3 rivières (nous n’étions pas au volant) ! Bon, cette fois-ci, ce sont les sternes arctiques qui nous ont agressés, au point de toucher nos bonnets : les œufs sont pondus et elles sont nettement plus regardantes à l’intrusion de tiers (cf site Internet de Skalanes) !
Et une vallée Glacière en auge...
Skalanes, ses lupins et ses sternes


Et une chute d'eau
La location d’une petite berline nous a aussi permis d’aller voir un peu plus loin dans les terres. D’abord un lac immense bordé de «la» forêt islandaise (pour nous des arbres nains, mais des arbres !), lac sensé être habité par une grosse bête.
Puis les chutes de Hengifoss qui se déversent sur 120 m à quelques centaines de mètres d’altitude. La neige fond : certaines ballades nous sont interdites à cause de la neige qui à cette époque aurait dû disparaître (apparemment la France n’est pas le seul pays européen à avoir souffert d’un long hiver), mais question volume des chutes d’eau, nous sommes servis ! Nous essayons d’adopter un comportement raisonnable, un peu blasé, comme nos guides qui ne nous citent que certaines chutes, alors que nous en admirons des dizaines : en vain ! Nous avons approché le plus grand glacier d’Europe, le Vatnajökull, sur une route traversant un plateau immense à 600 m d’altitude : les «Highlands», sur lequel nichent de grosses oies arctiques pas du tout farouches… pour aller nous baigner dans une source d’eau chaude à Laugafell au pied du Mont Snaeffel (1830m) : génial !
37°C dans l'eau et 8°C dans l'air.
L'oie arctique
Qui c'est ?
Question baignades, les piscines ont une place importante dans la vie des islandais et nous avons aussi profité de celle de Seyðisfjörður (avec sauna et jacuzzi) et de Egilsstaðir (extérieure, avec toboggan et jacuzzi).
Cela ne signifie pas que nous ne rencontrons aucune difficulté… La monnaie n’est pas d’une conversion aisée : 1 couronne islandaise vaut 0,00623 €. Pas très pratique, et après la livre anglaise et la couronne danoise… La lecture des noms propres n’est pas non plus très simple : nous avons confondu des lieux dont le nom se ressemblaient et nous n’avons pas reconnu des noms de lieux qui étaient déclinés et s’écrivaient donc différemment. La plupart de nos correspondants parlent anglais, mais pas toujours ou pas toujours avec un accent que nous savons interpréter. Bref, nous sommes en phase d’apprentissage / tâtonnement !
Cette première escale a donc répondu à toutes nos attentes. Elle nous a aussi permis de nous remettre en jambes après la traversée, de faire quelques lessives, de constater que nous ne savions pas résoudre le problème de la condensation d’eau sous la couchette avant, de résoudre celui de notre pompe à eau douce, de faire les différents pleins : nourriture, eau électricité, gas-oil, de nous faire offrir un guide de navigation local.
Bref, nous sommes prêts à reprendre la mer, sans doute demain matin pour une étape de 60 miles.


vendredi 21 juin 2013

Traversée Féroés vers L’Islande

Le choix était le suivant : partir le mardi 18 juin de Vestmanna aux Féroés à 4h00 du matin et essuyer au sortir du chenal un coup de vent de 25 nœuds, ou attendre le créneau suivant de courant porteur pour sortir du chenal, à midi, et éviter le coup de vent : le choix a été vite fait ! Nous avons attendu midi…  pour quelques heures, et à 30 miles de l’Islande, vers 2h00 du matin jeudi le vent est complètement tombé et nous avons terminé au moteur. Le soleil étant présent, nous n’avons pas eu à utiliser l’hydro générateur pour fournir l’énergie nécessaire à notre pilote automatique : le panneau solaire a rempli son office, et nous n’avons même pas eu froid !
importations limitées à 4 litres de vin par personne....
La météo rencontrée a été conforme à la prévision, et donc conforme a nos attentes : du vent (depuis quelques jours un système de haute pression sur les Féroés faisait qu’il n’y avait pas de vent), pas trop fort, et porteur vers l’Islande.
Départ des Féroés : chenal entre Stremoy et Vagar
Donc navigation plutôt sympa, n’était la mer qui a grossi assez vite et a rendu Daniel malade durant 36 heures (sur 45). 300 miles parcourus sous le soleil, à bonne allure donc. Nous avons juste dû prendre un deuxième ris mercredi matin, un grain forçant le vent
Question rencontres, la grande pauvreté : pas un bateau jusqu’à 20 nautiques de l’Islande. Là, quelques bateaux de pêche aperçus dans la brume apparue à ce moment. Pas un mammifère marin (il faut dire que la mer était plutôt agitée avec des ceux de 3 mètres : difficile de voir quoi que ce soit), pas une plateforme pétrolière… Heureusement nos compagnons habituels étaient là : les pétrels Fulmar toujours aussi curieux et encore plus nombreux, quelques fous de Bassan et macareux, et en fin de course quelques grands labbes.
Minuit à 64° de latitude nord...
En résumé, pas de quoi nous faire apprécier les traversées longues que nous n’apprécions pas particulièrement, mais aucune difficulté et des conditions plutôt confortables.
Et une récompense de taille : l’entrée dans le fjord, long de 17 km, sous des sommets de 600 à 1000m enneigés : on ne peut pas vous expliquer !
La montée des couleurs islandaises au petit matin

Une clef 3G plus tard et une voiture de location, du soleil ; nos soucis sont oubliés...Nous y sommes. C'est magnifique (suite au prochain épisode).
Pikourous à Seyðisfjörður

lundi 17 juin 2013

Féroés

Bien confortable, la marina à Torshavn. Les autorités locales ont pris conscience de l’intérêt d’améliorer les conditions d’accueil des plaisanciers. Tout au moins dans la capitale : d’après ce que nous comprenons, les plaisanciers ne font qu’une étape aux Féroes, à Torshavn, en route ou en provenance de l’Islande. Alors les autres ports sont très mal référencés : on nous dit que nous pouvons aller partout et que tout est gratuit, mais quant à savoir s’il n’y a qu’un quai ou une marina, si l’entrée du port est suffisamment large, le port suffisamment profond ? Mystère et boule de gomme ! Et puis les Féroés sont étonnantes de vitalité en matière d’infrastructure. Les routes et tunnels pour relier les îles entre elles, et les digues et ports poussent comme des petits pains ! Les transports en commun sont très efficaces que ce soit en bus ou en ferry. Alors le peu de documentation dont nous disposons (même le guide du routard 2013) sont à la traîne.
Les déplacements n’ont donc pas constitué une difficulté pour visiter l’île, le temps quand même un peu… jours de brouillard nous ont permis de nous reposer et de prendre nos marques : les différentes administrations à saluer sont un peu éparpillées, le musée historique est très intéressant, les magasins bien approvisionnés nous ont permis de déboucher puis de rénover notre évier, il n’y a que la clé 3G qui nous a résisté… Pas moyen de faire fonctionner Vodafone mais en recourant au technicien…
Mais au 3° jour, il y avait toujours du brouillard, et nous nous impatientions ! Nous avons donc décidé de prendre un bus pour Klaksvik, sur l’île de Bordoy : 1,5 heure de trajet aller via 4 tunnels dont un sous la mer et un pont dit « le seul pont sur l’Atlantique ». Ballade sympa, mais frustrante : la beauté des paysages tient surtout aux dénivelés, et avec un plafond de 30 mètres…
Nous avons commencé à nous rapprocher des navigateurs locaux pour confirmer notre compréhension des courants dans l’archipel en envisageant le départ pour l’Islande. Et, oh ! Surprise samedi 15 juin : le soleil était là.
Nous avons enfin pu nous balader sur les hauteurs de Torshavn vers des ruines moyenâgeuses avec vue sur de superbes paysages le matin et envisager une autre étape, sur l’île de Vagar. Départ dans la soirée, vers 18h00 pour respecter les courants de marée, et nous avons bien fait de nous en tenir aux conseils qui nous ont été prodigués : nous avons mesuré jusqu’à 3 nœuds de courant (nous avons parcouru 18 miles nautiques sur l’eau, et la masse d’eau nous a fait parcourir les 4 derniers), et avons eu l’impression de flotter dans un monde irréel. La journée était magnifique, nous progressions avec le changement de courant et les îles se couvraient au rythme de notre déplacement de brume. Tout était calme, ouaté, en suivant des paysages que nous avions admiré de la terre le matin puis des îles tourmentées… à la fois doux et dans une ambiance de film d’horreur juste avant le moment terrible !
Nous n’avions évidemment pas de plan du port de Midvagur et nous approchions, vers 21 h, d’un quai garni de pneus quand 3 plaisanciers nous ont interpellé : un de leurs collègues étaient parti avec son voilier pour la Suède et nous pouvions prendre sa place : super confortable ! Le lendemain, nous avons pu faire une longue marche le long d’un lac qui se déverse dans la mer de 30 m d’altitude : paysages désolés mais séduisants. Bon, Midvagur un dimanche après-midi n’est pas d’une activité débordante, mais nous avons réussi à trouver dans la soirée un petit restaurent avec WiFi. La météo ne nous disait rien de bon pour un départ vers l’Islande le lendemain.
Lundi 17 juin au matin à l’heure autorisée par les courants de marée, c’est donc vers Vestmanna que nous nous sommes dirigés. 2 heures de navigation au moteur (la voile n’est visiblement pas adaptée à la navigation dans l’archipel), le long de parois verticales, et toujours emportés par le courant. Le port( en fait il y en a plusieurs) de Vestmanna est presque totalement inclus dans un cirque de montagnes (600 m…), avec à proximité quelques lieux touristiques. Nous sommes entrés dans un petit port et avons pris une place au mieux, n’avons pas trouvé la même gentillesse d’accueil… Nous allons quand même profiter des lieux (sous le soleil), et préparer un éventuel départ pour demain matin.

mercredi 12 juin 2013

Traversée des Shetlands vers les Féroés

Lundi 10 juin, nous avons eu du mal à quitter les Shetlands : elles nous narguaient en se montrant sous leurs plus belles couleurs révélées par un grand soleil.
Mais la décision était prise… Nous sommes donc partis vers 10h00, par petit temps : un peu de moteur, un peu de spi symétrique jusqu’à laisser l’archipel bien derrière nous. Le vent nous a même fait le cadeau de nous pousser au près bon plein ????? pendant 3 heures : bonne vitesse et aucun effort ! Il s’est ensuite orienté arrière, comme prévu, et donc nous a demandé plus d’attention. Nous sommes passés travers des puits de pétrole dans l’après-midi, avec beaucoup d’activité dans la zone : peut-être des travaux pour une nouvelle plateforme ?
En fin d’après-midi, nous avons hissé le spi asymérique pour 3 bonnes heures, mais le vent a forci un peu et la mer s’est gonflée : à 21 heures, nous abattions le spi et à 23 heures nous abattions aussi la grand’voile afin de pouvoir espérer un peu de repos sans trop nous inquiéter. Cette dernière manœuvre sur une mer plutôt agitée a donné à Daniel l’occasion d’être malade ! Sous génois tangonné seul, le bateau roule un peu mais avance pépère à 4 ou 5 kts et nous permet de relâcher notre attention voire de dormir quelques minutes.
De « nuit », il n’y en a pas vraiment eu, quelques heures de lumière plus diffuse tout au plus. Du repos, très peu aussi. Le ciel bleu qui nous accompagnait en a profité pour se couvrir. Rien d’important, toujours de la lumière, mais notre deuxième journée de navigation était plus triste. A 6 heures nous remontions la grand’voile pour reprendre de la vitesse. En fin de matinée, nous avons dû réduire la voilure car le vent montait. Les oiseaux de mer devenaient de plus en plus nombreux. En plus des pétrels Fulmar que nous avons l’habitude de voir nous approcher, nous avons eu la visite de quelques mouettes tridactyles qui sont d’habitude indifférentes.
Le "fulmar"
A 14h30, nous croisions notre premier grand labbe et apercevions la ligne de côte des Féroés. A l’approche des îles la mer s’est formée, sans doute sous l’action des courants, et le vent a diminué : nous avons effectué les 3 dernières heures de notre trajet au moteur, et à 21 heures, nous étions dans le port de Torshavn. Nous n’avons pas pu voir le paysage : les Féroés étaient baignées par le brouillard, et les couleurs éteintes.
En revanche nous avons eu la bonne surprise de trouver une petite marina au fond du port, alors que notre livre de navigation et nos cartes ne nous prévoyaient qu’un quai.
Torshavn sous 800 ASA !!!!
En résumé, 213 nautiques effectués dans d’excellentes conditions et un point de chute très confortable. Nous n’aurions pas osé en demander autant !
A nous, donc, les Féroés pour visite et remise en forme !





Les Shetlands côté soleil

Deux navigations de 6 heures chacune nous ont permis de nous promener sur les côtes Ouest de l’archipel vendredi 7 et samedi 8 juin. Les vents étaient maniables, voire faibles, la mer tranquille sauf aux abords et dans le chenal entre l’île de Papa Stour et l’île principale des Shetlands. Là, même par petit temps et près de l’étale, ça bougeait (aux forts coefficients de marée, on y mesure jusqu’à 6 nœuds) ! Mais nous nous étions présentés dans de bonnes conditions : aucune difficulté. Au près et contre les courants vendredi, au portant et avec les courants samedi pour changer.
Un faux contact sur un des fils qui descendent du capteur anémométrique (mesure du vent) tout en haut du mât nous a embêté : avec des informations fausses, le système de navigation nous concocte des indications loufoques… dont nous avons eu du mal à identifier l’origine.
Notre premier mouillage, dans Hamna Voe sur Papa Stour était magique. On y accède en navigant entre deux séries d’écueils, laissant une ouverture de 20 mètres de large et 2 m de profondeur à l’endroit le plus étroit : merci GPS ! Pour ce genre de navigation, nous utilisons deux systèmes de navigation différents, Noé et Cmap à l'intérieur et l'Ipad avec les cartes Navionics dans le cockpit...on n'est jamais trop prudent. A noter que les carte de la région sont parfaitement justes et que les points GPS sont bien en place (contrairement à certaines régions de l'Irlande par ex...)
Pikourous dans son écrin à Papa Stour !
Surtout si on ajoute un brin de brouillard. Et on se retrouve dans un lagon, au calme, dans une partie inhabitée de l’île (8 habitants au total selon nos documents les plus récents et pas un pub...), avec des moutons et bien sûr des oiseaux de mer. Un temps un peu humide pour une première visite vendredi soir, mais un temps très agréable samedi matin, gris mais sec. La spécificité de l’île est liée à son sol (lave et cendre que la mer à travaillées) : une côté très découpée, des tunnels, des gouffres. Parmi les animaux que nous avons dérangés, je dois citer un goéland marin qui n’a pas fait semblant de nous agresser, puis des grands labbes. Nous avions découverts ces oiseaux marins aux Orcades, mais là ils étaient nombreux et proches. Une envergure de 1,50 m et un caractère très agressif : nous avons fait de notre mieux pour rester discrets, quitte à louvoyer entre leurs nids dès qu’ils nous les signalaient !
Un voisin de ponton des Shetlands nous avait recommandé un autre abri : Voe. Sachant que Voe signifie fjord ou plutôt ici ria, il y a des voes partout, comme des lochs en Écosse ou des fjarden en Scandinavie, nous lui avons demandé de pointer sur une carte marine l’endroit. Sauf, que l’endroit pointé s’est révélé être Aith Voe, et que le seul Voe tout court était un peu au Nord-Est, au fond de la ria de Olna… Alors nous nous sommes présentés d’abord à Aith Voe : pas vraiment de place pour les bateaux de passage, et paysage pas très attirant. Il était 18h30, il y avait un anniversaire à souhaiter et plus de vent… Nous avons quand même fait demi-tour pour aller à Voe : j’ai fait un gâteau au chocolat pendant le trajet, et à 20h00 nous étions amarrés à l’extérieur d’une toute petite marina, dans un cadre enchanteur !
La "marina de Voe"
Bon, nous avons vaguement tenté une sortie de la marina : la grille qui commande l’accès au ponton était verrouillée. Pas de problème, nous avons organisé le repas d’anniversaire : haggis sans gluten, pommes de terre et panais et gâteau, arrosé avec une bouteille d’Asti bien fraîche !
Le lendemain au réveil, une surprise de taille nous attendait : il faisait soleil (et un petit vent d’Est avait remplacé le vent d’Ouest) ! Pas besoin de mettre le chauffage (c’est la 2° fois depuis notre départ), et nous avons même pu prendre notre petit-déjeuner à l’extérieur ! Nous avons relié le village avec notre annexe et compris que nous étions les premiers visiteurs de l’année à la marina, ce qui fait que la clef qui d’habitude est à la disposition des arrivants était dans ses quartiers d’hiver. Et l’accueil a été très chaleureux, les services tout à fait adéquats et l’endroit enchanteur. Les bruits principaux, comme à l’habitude étant liés aux agneaux réclamant à boire à leur mère, et à des sternes arctiques qui nichaient sur la digue à 10 m de notre bateau.
La sterne arctique
Bref, notre image des Shetlands embrumées s’est notamment modifiée et nous en repartirons avec de superbes couleurs et paysages en tête.
En revanche, pas facile de se connecter à Internet : pas de couverture 3 G, pas de WiFi, pas de café Internet à Voe (et rien sur Papa Stour bien entendu)… La connexion 2 G nous a quand même permis de recevoir les informations météo dont nous avions besoin sous forme de fichier grib pour préparer notre traversée vers les Féroés.
A quand le départ vers les Féroés ? Sans doute demain, pour 30 heures de navigation mini. Les prévisions météo nous annoncent un vent porteur et maniable…

jeudi 6 juin 2013

Des Orcades aux Shetlands

La journée de lundi 3 juin a confirmé les prévisions météo : journée tranquille ! Mer un peu agitée, vent très arrière, et juste assez puissant pour que nous ne montions pas le spi symétrique (enfin, nous avons quand même fait un peu de gym pour essayer de le tenir ¼ d’heure… Le génois tangonné a tout à fait l’affaire et en 12 heures nous avions effectué le traversée de 73 nautiques. Nous avions décidé de ne pas nous arrêté à Fair Island qui est à peu près à mi-chemin : elle s’est vengée en nous narguant toute la journée ! La brume s’est en effet levée rapidement et nous ne voyons plus rien qu’elle !
Nous avions repéré un mouillage au Sud-Ouest de l’île principale des Shetlands : la baie au Sud de l’île de Saint-Ninian… Le lieu semble sympa, devant un isthme sableux, l"ancre accroche du premier coup dans un sable dur, mais dans un brouillard de plus en plus épais, nous n’avons pas eu le courage de débarquer.
Et le lendemain au réveil, même brouillard : nous avons mis le cap sur Scalloway, le 2° ville des Shetlands, à 10 km de Lervick, capitale de l’archipel. Par un temps tristouné et quelque peu frais, c’est plus agréable de rejoindre la civilisation, prendre le bus pour découvrir les paysages…
Après une navigation un peu fantomatique au moteur, accompagnés par les agneaux qui bêlaient sur les côtes avoisinantes, nous nous sommes amarrés au ponton qui nous tendait les bras à l’entrée de la baie. Rien de luxueux, juste de l’efficace ! A proximité de Scalloway, son château et ses deux commerces, et de l’arrêt de bus vers Lervick. Des douches, machines à laver et à sécher à disposition, avec un pub sympa et une couverture GSM 3G… il ne nous manque que l’électricité sur le ponton. Mais le vent s’est levé (à défaut du soleil) et l’éolienne a joué son rôle.
Nous avons donc visité le Sud de l’île mercredi : site archéologique recouvrant 4500 ans de vie humaine, falaises où nichent les oiseaux, pétrels fulmar, guillemots, mouettes tridactyles, et même quelques macareux (mais bien moins que nous en avions vu en Irlande), bords de mer avec des eiders, et un phoque gris que nous avons eu la chance de voir jouer relativement près avec les vagues sur un rocher, un belle plage (mais compte tenu du vent incessant et de l’humidité, je n’ai même pas eu le courage de me tremper les pieds)…  barges amenées par BP de Norvège pour loger quelques 230 personnes chacune ! Les magasins sont très bien achalandés, et j’ai même trouvé du haggis (spécialité de viande écossaise) sans gluten !

Et nous avons visité Scalloway et Lervick : pas d’impression de bout du monde. Il y a beaucoup d’activité autour des fermes marines et des exploitations pétrolières en Mer du nord, des navires de toutes tailles et de toutes fonctions : deux d’entre eux sont même des barges amenées par BP de Norvège pour loger quelques 230 personnes chacune ! Les magasins sont très bien achalandés, et j’ai même trouvé du haggis (spécialité de viande écossaise) sans gluten !
Les prévisions météo ne sont pas favorables à une traversée vers les Féroés dans les jours prochains (vent dans le nez), mais nous ne sommes pas encore pressés et souhaitons changer de point de vue sur les Shetlands : cap à l’Ouest demain…

dimanche 2 juin 2013

Navigation et vélo dans les Orcades

Après consultation des guides de navigation, de l’atlas des courants dans les Orkneys et une vérification auprès du maître du port de Stromnes, nous déterminons la « bonne heure » pour passer le chenal de Hoy le samedi 01 juin : départ à 9h30. Nous discutons aussi avec notre voisin qui part, seul, directement vers l’Islande et lui suggérons de rallier cet horaire : après vérification et apéro, il le rallie !
Samedi matin, nous quittons donc Stromnes à l’heure dite sous un grand soleil, avec un vent tout à fait convenable : 10 à 12 nœuds, mais d’Ouest : le résultat de la combinaison vent contre courant là : mer chahutée dans le chenal, mais comme nous sommes déjà passés nous sommes moins impressionnés…
Le vent restera très maniable, voire un peu faiblard toute la journée, et après 2 heures de spi symétrique, c’est au moteur que nous arriverons. Le facteur principal de la navigation a été la longue houle d’Ouest, jusqu’à 3 et même 4 mètres de haut. Elle nous prend de travers et nous fait danser : heureusement que nous avons suivi et hiver des séances de ré-éducation de l’oreille interne, nous ne sommes pas trop malades ! Nous prenons la passe de Papa Sound et la mer devient calme malgré des courants tantôt favorables (2 nœuds), tantôt défavorables. Nous entrons dans le port de Westray / Pierowall : le grand calme, et nous sommes les seuls touristes. Excellent accueil, bons services : parfait ! Ce soir, de sera fish (cabillaud) and chips : je viens de découvrir que les Orkneys se sont mises à la pâte à beignet sans gluten : un régal !
Port de Pïerowall
Pierowall au crépuscule
Dimanche, c’est dommage : le musée local est fermé, de même que l’usine de transformation des crabes et homards…
Nous visitons donc l’île en vélo : 700 habitants, 2000 vaches, 1 château du XIV° siècle et des oiseaux, beaucoup d’oiseaux marins qui nichent dans les falaises, une belle plage, des commerces sympas, et toujours une météo favorable… 
Huitrier Pie
Sterne Arctique
Bon, les vitesses des vélos ne passent pas très bien et même pas du tout pour l’un d’eux, et il y a des collines… En somme, bonne journée !
Et le verdict météo au retour est clair : ce ne sera pas bon pour les Féroes lundi car le vent sera trop faible dans la nuit de lundi à mardi. Mais c’est tout bon pour les Shetlands…