mercredi 12 juin 2013

Les Shetlands côté soleil

Deux navigations de 6 heures chacune nous ont permis de nous promener sur les côtes Ouest de l’archipel vendredi 7 et samedi 8 juin. Les vents étaient maniables, voire faibles, la mer tranquille sauf aux abords et dans le chenal entre l’île de Papa Stour et l’île principale des Shetlands. Là, même par petit temps et près de l’étale, ça bougeait (aux forts coefficients de marée, on y mesure jusqu’à 6 nœuds) ! Mais nous nous étions présentés dans de bonnes conditions : aucune difficulté. Au près et contre les courants vendredi, au portant et avec les courants samedi pour changer.
Un faux contact sur un des fils qui descendent du capteur anémométrique (mesure du vent) tout en haut du mât nous a embêté : avec des informations fausses, le système de navigation nous concocte des indications loufoques… dont nous avons eu du mal à identifier l’origine.
Notre premier mouillage, dans Hamna Voe sur Papa Stour était magique. On y accède en navigant entre deux séries d’écueils, laissant une ouverture de 20 mètres de large et 2 m de profondeur à l’endroit le plus étroit : merci GPS ! Pour ce genre de navigation, nous utilisons deux systèmes de navigation différents, Noé et Cmap à l'intérieur et l'Ipad avec les cartes Navionics dans le cockpit...on n'est jamais trop prudent. A noter que les carte de la région sont parfaitement justes et que les points GPS sont bien en place (contrairement à certaines régions de l'Irlande par ex...)
Pikourous dans son écrin à Papa Stour !
Surtout si on ajoute un brin de brouillard. Et on se retrouve dans un lagon, au calme, dans une partie inhabitée de l’île (8 habitants au total selon nos documents les plus récents et pas un pub...), avec des moutons et bien sûr des oiseaux de mer. Un temps un peu humide pour une première visite vendredi soir, mais un temps très agréable samedi matin, gris mais sec. La spécificité de l’île est liée à son sol (lave et cendre que la mer à travaillées) : une côté très découpée, des tunnels, des gouffres. Parmi les animaux que nous avons dérangés, je dois citer un goéland marin qui n’a pas fait semblant de nous agresser, puis des grands labbes. Nous avions découverts ces oiseaux marins aux Orcades, mais là ils étaient nombreux et proches. Une envergure de 1,50 m et un caractère très agressif : nous avons fait de notre mieux pour rester discrets, quitte à louvoyer entre leurs nids dès qu’ils nous les signalaient !
Un voisin de ponton des Shetlands nous avait recommandé un autre abri : Voe. Sachant que Voe signifie fjord ou plutôt ici ria, il y a des voes partout, comme des lochs en Écosse ou des fjarden en Scandinavie, nous lui avons demandé de pointer sur une carte marine l’endroit. Sauf, que l’endroit pointé s’est révélé être Aith Voe, et que le seul Voe tout court était un peu au Nord-Est, au fond de la ria de Olna… Alors nous nous sommes présentés d’abord à Aith Voe : pas vraiment de place pour les bateaux de passage, et paysage pas très attirant. Il était 18h30, il y avait un anniversaire à souhaiter et plus de vent… Nous avons quand même fait demi-tour pour aller à Voe : j’ai fait un gâteau au chocolat pendant le trajet, et à 20h00 nous étions amarrés à l’extérieur d’une toute petite marina, dans un cadre enchanteur !
La "marina de Voe"
Bon, nous avons vaguement tenté une sortie de la marina : la grille qui commande l’accès au ponton était verrouillée. Pas de problème, nous avons organisé le repas d’anniversaire : haggis sans gluten, pommes de terre et panais et gâteau, arrosé avec une bouteille d’Asti bien fraîche !
Le lendemain au réveil, une surprise de taille nous attendait : il faisait soleil (et un petit vent d’Est avait remplacé le vent d’Ouest) ! Pas besoin de mettre le chauffage (c’est la 2° fois depuis notre départ), et nous avons même pu prendre notre petit-déjeuner à l’extérieur ! Nous avons relié le village avec notre annexe et compris que nous étions les premiers visiteurs de l’année à la marina, ce qui fait que la clef qui d’habitude est à la disposition des arrivants était dans ses quartiers d’hiver. Et l’accueil a été très chaleureux, les services tout à fait adéquats et l’endroit enchanteur. Les bruits principaux, comme à l’habitude étant liés aux agneaux réclamant à boire à leur mère, et à des sternes arctiques qui nichaient sur la digue à 10 m de notre bateau.
La sterne arctique
Bref, notre image des Shetlands embrumées s’est notamment modifiée et nous en repartirons avec de superbes couleurs et paysages en tête.
En revanche, pas facile de se connecter à Internet : pas de couverture 3 G, pas de WiFi, pas de café Internet à Voe (et rien sur Papa Stour bien entendu)… La connexion 2 G nous a quand même permis de recevoir les informations météo dont nous avions besoin sous forme de fichier grib pour préparer notre traversée vers les Féroés.
A quand le départ vers les Féroés ? Sans doute demain, pour 30 heures de navigation mini. Les prévisions météo nous annoncent un vent porteur et maniable…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire