dimanche 26 mai 2013

Iles de Jura, de Gometra et de Skye


Informatique : réglé
Comme promis, dimanche 19 mai à 9h00, le technicien informatique de Islay est monté à bord. Un verdict rapide et qui nous a bien soulagé : la carte mère se portait bien, c’était une de nos deux barètes RAM qui était HS. En fait, après quelques investigations complémentaires, Daniel a pu déterminer qu’il y avait un faux contact sur les barètes ; une utilisation généreuse d’un anti-oxydant en bombe a réglé le problème ! Nous pouvions repartir !
Vers l’île de Jura
Une première navigation nous a emmenés au moteur ce dimanche soir sur l’île de Jura, dans le Loch (ria) Tarbert. Un endroit majestueux et désert, mais que nous n’avons pu explorer comme nous l’aurions souhaité : les courants de marée nous ont imposé une arrivée tardive (21h00), et les conditions météos étaient favorables pour départ le lendemain dès 7h00… 
Vers Skye
Ah ! Ces prévisions météo ! Nous ne pouvons faire sans et n’en sommes jamais satisfaits
Pour les navigations de lundi 20 et mardi 21 mai, nous avions les mêmes prévisions : vent de Nord-Ouest Force 3 à 4 forçant occasionnellement à 5. Pourtant ces deux journées ont été fort différentes : la première nous a vu nous battre au près dans une mer épuisante au large de l’île d’Iona. Et c’est bien fatigués (10 heures de nav) que nous avons atteint un mouillage formés par les îles de Gometra et de Ulva près de l’île de Mull. Le mouillage y était un peu venté, mais la mer parfaitement calme et nous avons pu nous reposer. 
La seconde s’est d’abord révélée aisée, toujours au près mais sur une mer presque plate jusqu’à la destination que nous nous étions choisie : l’île de Rum. Compte tenu des prévisions émises le matin même pour le lendemain, le mouillage nous conviendrait parfaitement, et l’île présentait de nombreux points d’intérêt. Mais un nouveau bulletin était émis sur la radio VHF  alors que nous entrions dans la baie 16h00, toutes voiles affalées et prêts à mouiller l’ancre : vent de Nord-Ouest de force 7 ou 8 pour le lendemain et le jour suivant. Le mouillage a soudain perdu tous ses attraits, nous ne voyions plus que la vallée entre deux monts sensés nous protéger, les montagnes alentours qui ne manqueraient pas de créer des vents rabattants (qui s’accélèrent en passant au-dessus du sommet et balaient le mouillage au ras de la mer de façon violente). Pas de danger, certes, mais l’idée de devoir rester 2 ou 3 jours bloqués sur le bateau dans un bruit infernal comme cela avait été le cas en Irlande il y a deux ans ne nous convenait pas vraiment…
Nous avons donc effectué un 180° stratégique qui nous a emmené vent portant sous génois seul au SE de l’île de Skye. Vers 19h00 (encore 10 heures de nav), nous prenions une bouée à Armadale.
Skye
Mouillage aussi parfait que nous le promettait notre guide de navigation dans les conditions du jour ! Lorsque nous avons coupé le moteur, Pikourous ne tirait même pas sur son ancre et ce sont les cui-cuis des oiseaux qui nous ont accueillis ! La nuit fut donc excellente !
Skye
Nous avons pu profiter des alentours du mouillage le lendemain : le village de Ardvastar et le musée du clan des Macdonalds. Une petite marche jusqu’au sommet de la colline voisine nous a permis de constater que le calme de Armadale était tout à fait relatif : à moins de 300 m d’altitude, le vent était à décorner les bœufs !
Comme il devait encore forcir le jeudi 23, nous avons décidé de prendre le bus pour Portree, la « capitale » de l’île. Nous en avions de vagues souvenirs pour l’avoir visitée en 1979 (hier) lors de vacances en voiture (à noter que c'était pendant la fameuse tempête du Fastnet 1979 !). La ville est agréable, son port aussi, et le déplacement en bus nous a donné l’occasion d’admirer des paysages extraordinaires, qui nous ont faits nous sentir tout petits. Les sommets de l’île avoisinent les 1000 m  d’altitude, la plus grande partie de l’île est impropre à la culture et n’est couverte que de bruyère rase et brune en cette saison. Et bien que le bus suivait une route côtière, cette route avait aussi toutes les caractéristiques d’une route de montagne…
Je dois ajouter que la nuit et le coup de vent nous avaient réservés une surprise : tous les sommets environnants s’étaient couverts de neige ! 
Changement de décor en revenant au mouillage : le vent était bien installé au Nord, et toujours aussi fort. Le mouillage était toujours protégé du vent, mais plus de la houle qui avait commencé à balancer le bateau la nuit précédente. Remonter à bord fut donc un peu sportif… Quand à dormir… A 18h30, nous quittions Skye pour un mouillage sur le « continent » écossais, tout aussi éloigné de la civilisation : Inverie au fond du Loch Nevis. La trinquette seule a fait le plus gros du travail et au milieu du chenal nous avions bien 30 nœuds de vent. Et nous avons rencontré un vent rabattant en atteignant le mouillage : 33 nœuds !
Bref, pas de houle dans le mouillage, mais du vent !
C’est les doigts gelés que nous avons rangé le pont : à l’intérieur de la cabine le thermomètre indiquait 10°, nous avions subi une bonne averse et le mouillage est blotti juste au-dessous de sommets enneigés… Mais nous avons bien dormi…(Merci le Webasto !)
Et certains diraient que nous nous entraînons aux températures que la suite du voyage est susceptible de nous offrir…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire